Maître de la Renaissance italienne, le peintre Raphaël incarne le classicisme de cette période artistique à côté de Léonard de Vinci et de Michel-Ange. Dès son enfance, le jeune Raffaello Sanzio est baigné avec le monde des arts d’une part en grandissant dans l’atelier de peinture de son père et d’autre part immergé dans le mouvement culturel de la ville d’Urbino.
Talent précoce, le jeune peintre se distingue par son style réaliste, expressif et en même temps empreint de douceur. Sa notoriété évolue rapidement à la mesure de son génie pour l’amener au plus important chantier artistique de la Renaissance : la décoration des chambres du Vatican.
Naissance d’un maître de la peinture
Peintre et architecte italien, Raffaello Santi est né le 6 avril 1483 en Italie dans la ville d’Urbino. Dès son plus âge, Raphaël côtoie de nombreux artistes dans l’atelier de son père Giovanni di Sante di Pietro également peintre. C’est dans ce contexte qu’il se forme au dessin et à la peinture et à la manière de concevoir des œuvres conjointement avec d’autres artistes.
À la mort de Giovanni Santi, Raphaël, n’ayant que 11 ans, se tourne vers Pérugin pour poursuivre son apprentissage à Pérouse. En 1500, le jeune artiste devenu chef d’atelier peint avec Evangelista di Pian di Meleto un tableau d’autel pour l’église Sant’Agostino de Città di Castello (le Couronnement de saint Nicolas) puis en 1502 le Couronnement de saint Nicolas et le Mariage de la Vierge deux années plus tard.
Raphaël parcourt l’Italie
A partir de 1503 Raphaël part travailler en Toscane dont l’installation à Florence va déterminer l’affirmation de son art. Arrivé dans la cité toscane, il acquiert sa maîtrise classique, qui s’exprime au plus haut niveau dans une douzaine de madones, de la Vierge dans la prairie (1506) à la Vierge au chardonneret (1507) et à la Belle Jardinière (1507). C’est également à cette époque, que Raffaello Sanzio étudie le travail de Léonard de Vinci notamment la technique du sfumato à savoir l’atténuation des contours avec des dégradés d’ombres et de lumières.
A la fin de l’année 1508, Raphaël alors âgé de 25 ans s’établit à Rome, la capitale de la chrétienté. Son talent est vite remarqué et le Pape Jules II lui commande des décors les appartements pontificaux du Vatican. Pour répondre aux nombreuses commandes, le jeune artiste fonde son propre atelier, l’un des plus féconds de toute l’histoire de l’art par sa richesse et la qualité de ses élèves.
A la demande de Jules II, Raphaël se rend dans la Ville éternelle dès la fin de 1508. Il répond avec la plus grande efficacité à l’effervescence provoquée par le mécénat pontifical autour de la reconstruction de la basilique Saint-Pierre, d’abord sous le règne de Jules II (1503-1513), puis sous celui de Léon X (1513-1521). Il fonde un des ateliers parmi les plus féconds de toute l’histoire de l’art, riche à la fois par le nombre d’élèves et par la qualité.
Un riche banquier d’origine siennoise, Agostino Chigi, devient un mécène important en lui confiant décoration de la loggia de Psyché. Le génie de Raphaël s’exprime également au travers de ses activités architecturales par exemple lors de la reconstruction de la basilique Saint-Pierre en 1514. Lorsqu’il prend la succession de son ami Bramante, sa contribution aux plans de la villa Madama le situera parmi les innovateurs les plus doués de sa génération.
Raphaël a cette faculté d’être perméable aux multiples influences qu’il reçoit, tout en procédant chaque fois à de magistrales synthèses et se forge peu à peu un style qui sera l’archétype du classicisme. Les madones de la période florentine témoignent de cet équilibre suprême, de cette tension harmonieuse entre le réel et l’idéal. Alors que de nombreux chantiers sont en cours, Raffaello Santi, âgé de 37 ans, meurt en 1520 emporté par une fièvre fulgurante.
La postérité de Raphaël
Par son enseignement actif, Raphaël est le père de la longue tradition académique en conjuguant la leçon des Anciens et celle du réel. Le style de Raphaël requière d’une part une construction de plus en plus complexe et d’autre part l’utilisation d’une gamme chromatique intense. Dans son dernier tableau, la Transfiguration, la complexité de la composition, les couleurs vives et la position des corps donnent un côté surnaturel à l’oeuvre.
L’atelier de Raphaël a donné naissance à de nombreuses artistes de la Renaissance dont Perin del Vaga, Polidoro da Caravaggio ou encore Gianfrancesco Penni. Ces peintures vont diffuser l’héritage que leur maître après le sac de Rome en 1527. Dans l’histoire de l’art, Raffaello Santi est considéré comme celui qui a su ressusciter la pureté de l’art grec en alliant la grâce et l’harmonie.