Mohandâs Karamchand Gandhi (1869-1948)

Petit homme à l’aspect frêle, Mahatma Gandhi va entrer dans l’Histoire en inaugurant une nouvelle forme d’opposition sans pour autant recourir à la violence: la résistance passive. Face à la domination britannique en Inde, ce Père de la Nation deviendra un guide spirituel prônant la sagesse et la désobéissance civile non violente. Cette attitude va permettre à l’Inde d’accéder à l’indépendance en 1947 et offrira par la même occasion une philosophie de vie aux mouvements futurs des droits de l’Homme dans le monde.

Gandhi croyait que si un peuple faisait preuve de résistance — mais pas de violence — à l’égard de l’oppresseur, la justice prévaudrait inévitablement. Il a toujours donner l’exemple en payant de sa personne. Gandhi avait abandonné toute possession terrestre, portant des vêtements humbles et ne se nourrissant que de fruits et de légumes. Emprisonné à quatre reprises sans jamais résister, Gandhi sera assassiné par un hindou fanatique qui lui reprochait son attitude trop modérée à l’égard des musulmans.

Naissance d’une figure héroïque

Mohandas Karamchand Gandhi est né le 2 Octobre 1869 à Poorbandar, ville de l’ouest de l’Inde dans une famille de riches commerçants du Gudjerat. Dès son plus jeune age, il est élevé selon les préceptes de l’hindouisme et à l’age de treize ans, ses parents organisent son mariage avec Kasturba Makhanji. Les Indes sont alors une colonie de l’Empire britannique ce qui lui donnera, comme tout sujet de sa majesté britannique, l’opportunité d’étudier en Angleterre.

En septembre 1888, Gandhi entre à l’University College de Londres pour suivre des études de droit et par la suite devenir avocat. Fraîchement diplômé, Gandhi s’embarque le 12 juin 1891 en direction de l’Inde pour y exercer son métier. Sa carrière d’avocat débute à Bombay puis se poursuit à Rajkot auprès de son frère sans trop de succès. Finalement, Gandhi va accepter en avril 1893 un contrat de la société indienne Dada Abdullah & Co pour défendre ses intérêts en Afrique du Sud. Par la même occasion, il échappe pour un temps au climat de lutte régnant en Inde.

Finalement Gandhi va séjourner en Afrique du Sud de 1893 à 1915 soit plus de 20 vingt. Lors d’un voyage en train vers Pretoria, un voyageur le fait chasser du wagon sous prétexte que ce compartiment est réservé aux Blancs. Une expérience similaire se produit au tribunal lorsque Gandhi est prié de quitter l’audience pour avoir refuser de retirer son turban.

Témoin de ces discriminations, Gandhi exhorte la colonie indienne installée dans la région de Durban à se faire respecter. Rapidement, il devient le porte-parole des immigrés indiens en Afrique du Sud et adopte la tenue minimaliste qui le caractérise. Plusieurs fois jeté en prison, Gandhi défendra les droits des ressortissants indiens d’Afrique du Sud notamment lors de la grève des mineurs en 1913 en prônant la désobéissance civile.

Le combat pacifiste de Gandhi

En 1914, Gandhi retourne en Inde, où il soutient le mouvement Home Rule, et devient le chef du Congrès national indien, prônant une politique de non-violentes et de non-coopération pour obtenir l’indépendance. Son but était d’aider les agriculteurs pauvres et de lutter contre la fiscalité oppressive et de protester contre les manoeuvres et la discrimination. Les Rowlatt Acts, suivis du massacre d’Amritsar, lui fournirent bientôt l’occasion de lancer une campagne nationale de satyagraba. La première campagne de non-coopération galvanisa le mouvement nationaliste, et Gandhi, qui était désormais reconnu comme le Mahatma (« l’Ame noble »), entretint une pression morale constante. Dans des milliers de villes et de villages on pouvait voir le ciel embrasé par les feux de joie allumés avec des marchandises britanniques.

Suite à sa campagne de désobéissance civile menée de 1919 à 1922), Gandhi a été emprisonné pour complot. Par la suite, Mahatma organise une marche de 400 km vers la mer du 12 mars au 6 avril 1930 (La marche du sel) pour recueillir le sel au mépris symbolique du monopole d’État. A nouveau emprisonné, il a participé à la table ronde de Londres sur la réforme constitutionnelle sur les Indiens. En 1946, il a négocié avec la mission du Cabinet qui a recommandé la nouvelle structure constitutionnelle.

Bien qu’il se fût retiré du Congrès en 1934, Gandhi était resté un personnage hautement influent : au milieu des années 1930, il avait conduit le Congrès à prendre des mesures révolutionnaires, et peu à peu l’Angleterre cédait du terrain ; ainsi en 1935 le gouvernement de l’India Act a garanti à des officiels élus par le peuple une participation au pouvoir. Grâce à Gandhi, la question n’était plus de savoir si l’Inde serait libre, mais quand elle le serait.

Après l’indépendance de l’Inde en 1947, Mohandas Karamchand Gandhi a tenté de mettre fin au conflit entre la communauté hindous et les musulmans au Bengale, une politique qui a conduit le 30 janvier 1948 à son assassinat à Delhi par Nathuram Godse, un hindou fanatique.

Après sa mort, l’engagement de Gandhi pour la non-violence et la croyance en une vie simple – faire ses propres vêtements, manger un régime végétarien, et utiliser le jeûne pour l’auto-purification – seront un phare de l’espoir pour les opprimés et marginalisés à travers le monde.

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