Alphonse Bertillon (1853-1914)

Le Français Alphonse Bertillon fut l’inventeur de la méthode systématique d’identification criminelle, utilisée depuis dans le monde entier. Cette méthode fondée sur des principes scientifiques, entraîna une véritable révolution dans les méthodes de police grâce à l’adoption du système anthropométrique.

Enfance

Alphonse Bertillon est né à Paris le 22 avril 1853 et a connu une scolarité difficile car le jeune Alphone fut renvoyé plusieurs fois de l’école. Ses études se sont poursuivi chez ses parents dont le père médecin conçut de nombreux instruments pour faire des mesures précises du corps humain.
Le seul intérêt que manifesta Alphonse Bertillon au cours de ses études concernait une collection d’objets ayant trait à l’histoire naturelle.

Création d’un système d’identification

En 1879, sans aucune formation spécialisée, il accepta un poste d’employé à la préfecture de Police. Son travail consistait à remplir et à transcrire des formulaires d’identification de délinquants. Bertillon avait une profonde aversion pour les méthodes peu scientifiques utilisés alors pour identifier les malfaiteurs: la qualité des photos était mauvaise, des termes génériques qualifiaient la taille et la corpulence des personnes et les signes particuliers n’étaient mentionnés nulle part.

Rapidement, il se mit à élaborer une méthode propre pour laquelle Bertillon se servit de ses connaissances apprises notamment auprès de son père. L’innovation consiste à prendre une série de quatorze mesures du corps humain pour réduire quasiment à zéro le risque de confondre deux personnes.

L’anthropométrie judiciaire ou bertillonnage

Le système Bertillon se base sur la prise de mensurations et sur le portrait parlant d’un individu. Deux photos sont prises pour chaque personne, une de face et une autre de profil, que le fonctionnaire complète avec certaines particularités (couleur des yeux, le type de cheveux, signes distinctifs, …).

Au bout d’un certain temps, Bertillon eut l’occasion de prouver l’utilité de sa méthode. En effet, un récidiviste condamné pour vol fut identifié en février 1883 grâce à l’anthropométrie archivée dans les rapports de police.

L’anthropométrie ou le bertillonnage comme on l’appelait déjà est rapidement adoptée par les polices d’Europe et des États-Unis. En 1888, Alphonse Bertillon prit la tête de l’identité judiciaire qui venait d’être créé pour permettre l’échange de fiches de signalement entre les services de police.

Bien que couronnée de succès, l’identification scientifique des malfrats avec le système Bertillon est abandonnée au fur et à mesure pour une nouvelle méthode utilisée pour les fiches signalétiques. En 1894, la prise des empreintes digitales est adoptée par le service de l’Identité judiciaire, invention attribuée à Sir William James Herschel du service civil britannique.

Malgré ces changements, la méthode inventée par Alphonse Bertillon est utilisée en France jusqu’en 1970 et il est connu pour avoir introduit une méthode purement scientifique pour identifier les récidivistes et faciliter les enquêtes policières.

Un commentaire

  1. Bonjour Jules,
    j’ai pris beaucoup de plaisirs à découvrir la naissance de la police scientifique alias les experts 😉 Les procédés de M. Bertillon paraissent simplistes à coté de ce que l’on voit à la TV.
    A force de vouloir identifier les gens du peuple, la méthode Big Brother a bien évolué et personnellement commence même à me faire peur !

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