Le chimiste français Lavoisier a établi les fondements de la chimie moderne. En appliquant des mesures précises et de nouvelles méthodes de recherche physique, il fit de la chimie une science exacte. Dans son Traité élémentaire de chimie (1789), il donna le premier tableau d’ensemble de la chimie. S’intéressant à la chimie physiologique, il étudia les fonctions de l’organisme animal et montra notamment que la respiration est, en fait, une combustion assurée par l’inspiration d’oxygène. Sa célèbre expérience a été effectuée avec l’aide de Meusnier (1785) au cours de laquelle furent réalisées la décomposition et la synthèse de l’eau.
Biographie
Antoine-Laurent Lavoisier est né le 26 août 1743 à Paris. Son père, conseiller juridique au Parlement, lui fit donner une bonne formation au collège des Quatre-Nations, fondé par Mazarin, où il étudia les mathématiques, l’astronomie, la chimie et la botanique.
Il n’avait encore que vingt-trois ans lorsque l’Académie des Sciences lui décerna une médaille d’or en récompense de son travail sur un nouveau système perfectionné et renforcé d’éclairage urbain. Quoique originaire d’une famille aisée, Lavoisier dut chercher un emploi pour couvrir les frais de ses nombreuses recherches scientifiques.
En 1768, il devint administrateur à la Ferme générale, institution qui percevait les impôts pour l’Etat. Lavoisier n’a sûrement pas imaginé les conséquences que son emploi dans cette institution détestée aurait plus tard, d’autant plus qu’en qualité de membre de l’Académie, il s’était opposé à la nomination de Marat. Jean-Paul Marat, qui fut d’abord médecin, puis amateur de physique, ne fit rien de très important, mais il estimait avoir droit à plus d’honneurs qu’Isaac Newton. Député montagnard à la Convention, il fut l’instigateur des massacres de Septembre.
Père de la chimie
Le travail scientifique de Lavoisier est caractérisé par un respect des mesures, aussi rigoureuses que possible. Il était persuadé que, seules des observations précises constitueraient une base sûre au :progrès scientifique. Il obtint un énorme succès en formulant une nouvelle théorie expliquant le procédé de la combustion.
A cette époque, on pensait que toute matière contenait, en proportion plus ou moins grande, un produit mystérieux, appelé ‘phlogistique’. En cas de combustion, la matière devait céder une partie de son phlogistique à l’air environnant. Lavoisier trouva cette conception plutôt étrange et décida de la contrôler expérimentalement. Il effectua un certain nombre d’essais, avec la précision qu’on lui connaît, afin d’examiner le procédé de la combustion. Il chauffa à haute température différents produits dans l’air et les pesa très exactement avant et après le chauffage. Il découvrit que les produits étaient plus lourds après la combustion. Il en conclut qu’ils absorbaient uniquement de ‘l’air’ et ne cédaient rien. Lorsqu’il entendit parler de la découverte de Priestley sur l’air ‘déphlogistiqué’, le phlogistique étant un gaz qui provoquait la combustion, il lui vint à l’esprit qu’il s’agissait là du gaz que les produits en combustion prélevaient dans l’air. L’air devait donc être composé de ce gaz et d’un autre.
Lavoisier donna au premier gaz le nom d’oxygenium (oxygène). Il définit la combustion comme étant la combinaison d’un corps avec de l’oxygène. Cette définition est encore utilisée actuellement. Sa théorie fut rapidement acceptée partout et mettait un terme définitif à la théorie du phlogistique.
Lavoisier ne se limita pas à découvrir les principes de la chimie. Il ressentit également la nécessité de formuler un langage chimique, qui permettrait d’exprimer ces principes avec précision et clarté. Il créa la méthode de la ‘formule chimique’, qui exprime en symboles la composition d’un corps. Il éliminait ainsi les confusions provoquées par les noms fantaisistes que l’on donnait aux différents corps. Il publia sa méthode en 1787: elle parut tellement logique, pratique et précise qu’elle fut acceptée immédiatement.
Arrestation pendant la Révolution francaise
Deux ans plus tard, la Révolution commençait en France. Le poste que Lavoisier avait occupé précédemment à la Ferme générale attirait dangereusement sur lui l’attention. De plus, Marat, qui gardait une vive rancune à l’égard de Lavoisier, le fit emprisonner. En 1794, Lavoisier comparut devant un tribunal. Il avait très peu de chance d’être acquitté, étant donné l’accusation première de Marat, qui lui-même avait déjà succombé, assassiné par Charlotte Corday. L’après-midi du même jour, le 8 mai 1794, sous prétexte que ‘la République n’avait pas besoin de savants’, Lavoisier fut guillotiné et son corps jeté dans une fosse commune.